Retour d’Amérique du Sud, ou la tentation du premier bilan

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Me voilà déjà à l’heure des bilans… J’avais nourri de grandes ambitions pour ce séjour, je pensais avoir les ressources pour écrire au fur et à mesure que le voyage avançait, mais j’ai vite compris que les quelques heures de sommeil que cela m’aurait coûté me serait bien utile, si je souhaitais tenir le rythme. Alors, j’ai déconnecté. Vraiment. Littéralement. Profondément. A l’heure où je tape ces mots, je serais tentée d’ajouter “irréversiblement” – mais je me connais trop bien. Je sais que mon équilibre se trouve dans toutes ces petites choses du quotidien qui me rendent heureuse. Que j’ai besoin de ce cadre. De ces repères. De cet amour. De ces amitiés. De mes balades en solitaire à la découverte de ma ville et de mes douze séances de ciné par semaine. De mes vins et de mes fromages. De ce petit club secret dans lequel j’aime danser jusqu’à la fermeture. De mon chat. De mon lit.
Je sais que j’ai besoin de temps, pour digérer. Puis, rêver, à nouveau. Embarquer. Revenir. Toujours un peu métamorphosée. Toujours un peu plus certaine de comprendre la personne que je suis.
Je le sais alors je ne panique pas mais à ce moment précis j’ai le sentiment de fermer une porte qui ouvrirait vers une aventure sans limite, pleine de surprise et de challenge, et de renoncer à une partie de moi, qui ne peut de fait s’épanouir que par intermittence.
Ainsi va la vie.
J’ai découvert bien trop tard que le voyage était central dans la mienne et j’ai construit des choses qui me ressemblent – et cela ne m’était jamais apparu si vrai que depuis que j’ai renoncé à celles qui m’étaient trop éloignée pour ne pas être source d’angoisse.
Je sais que cela est le plus important.
Que je ne veux pas que ma vie soit dans un sac à dos, que j’ai besoin de me projeter puis de laisser les choses décanter en moi, et que les serviettes en microfibre ça finit toujours pas puer, même quand on les fait pendre aux échelles des lits superposés juste après la douche.
Que je suis déjà bien trop éparpillée et incapable d’aller au bout des défis que je me fixe pour m’engouffrer dans une vie sans finalité autre que vivre le moment présent.
Je viens de rire en tapant ces mots, je me rends compte que justement c’est en cela que réside la plénitude – vivre le moment présent.
Alors oui là maintenant tout de suite j’ai un peu de difficultés à retrouver mes marques, dans cette vie qui est la mienne et que j’aime enfin vraiment. Je suis encore pleine de cette excitation que seul ce type de voyage me procure. Je ne sais pas trop qu’en faire. Je ne veux pas la jeter dans un coin et la contempler mourir de sa belle mort – elle qui m’a tant apporté. Je ne veux pas la laisser m’éblouir plus que de raison non plus. Je ne sais trop qu’en faire, alors je vais la partager un peu, avec vous, si vous me le permettez.

Alors, je vous raconterai toutes ces petites histoires qui ont alimenté le livre d’or de ce voyage à la découverte de l’Amérique du sud.

Je vous raconterai pourquoi Rio m’a éblouie. Comment elle s’est vite imposée à moi comme devenant l’une mes villes préférées au monde. L’ambiance sur les plages, la vue depuis le pain de Sucre, et cette favela, dans laquelle nous avons dormi le dernier soir, un peu par erreur.

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Je vous raconterai comment nous avons été engloutis par un rocher, dans ce petit village de la Costa Verde. Ainsi que ce retour de soirée fracassant dans notre auberge, qui nous a procuré mille fous rires durant le voyage et continuera à nous faire marrer dans 112 ans j’en suis sûre.

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Je serai également obligée de vous parler de notre arrivée dans le plus petit pays d’Amérique du sud – jetés sur le bord de l’autoroute à 4 heures du matin. Et des raisons pour lesquelles nous nous sommes tous promis d’y revenir un jour. Avec tous les gens que l’on aime.
Si vous êtes sages, il se peut même que je vous parle de ma mémorable chute de hamac – et si vraiment vous êtes exemplaires, que je vous en montre la photo.

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Je vous raconterai aussi ce village caché, cette plage secrète, que l’on ne gagne qu’après avoir traversé une réserve naturelle à bord d’un monster truck fonçant à toute berzingue vers un paradis perdu.

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Il faudra que je suive la chronologie des événements et que je vous emmène ensuite dans le nord de ce troisième pays – atteint, lui, par les mers.

Ce qui sera compliqué sera d’exprimer ce que j’ai ressenti lors de notre roadtrip dans cette région magique aux montagnes colorées où mon cœur a bien failli imploser de joie. Ça ne sera pas facile. Mais, pour vous, je le tenterai.

Je vous expliquerai aussi pourquoi, et comment, nous avons eu 3 voitures différentes en 5 jours. Pourquoi, et comment, nous avons passé une demi-journée dans une gendarmerie plantée au milieu de champs de cactus géants. Pourquoi, et comment, une pause de 10 minutes dans un petit village a transformé la plus grosse galère du voyage en mon plus beau souvenir.

Il faudra alors que je trouve les mots à la hauteur de celui qui fut le vrai héros de ce voyage, cet homme aux santiags et au chapeau de cow-boy qui par la grandeur et la pureté de son âme a lessivé en quelques heures des années de désillusions crasses sur la nature humaine.

Alors je trouverais peut-être un peu la force qu’il me manque aujourd’hui pour tourner cette page-là.

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Et si vous êtes toujours à mes côtés, je vous raconterai ces chutes surréalistes, dont nous rêvions comme clou du spectacle – qui ont dépassé nos envies les plus audacieuses.

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J’espère y parvenir.

 

Le premier article du reste de mon blog

Mis en avant

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Celles qui m’ont suivie depuis plusieurs tentatives de blog avortées (coucou Caro ! hello ma Euve !) doivent se marrer doucement en constater que je recycle une fois de plus le titre du pénible premier article.

Pour apporter un minimum de contexte à l’ouverture de ce blog, je dois tout de même préciser que cela fait dix ou quinze ans que je m’auto-harcèle à ce sujet, sans jamais parvenir à ce que ce tout petit projet prenne forme – et vie, surtout.

Cela a à voir avec la procrastination, qui a à voir avec l’estime de soi, qui a à voir avec le fait qu’il est toujours plus confortable d’être intimement convaincu de son talent quand on ne le soumet jamais au jugement des autres et de ne jamais rien tenter qui puisse nous faire prendre le risque d’être blessé dans notre ego de n’avoir pas su plaire.

Qui ne s’est jamais dit « moi aussi, j’aurais pu écrire Crime et Châtiment, si j’étais née au 19ème siècle et que j’avais moins de comptes Instagram pas à liker ! », ou « ah ah, facile de pondre les Misérables, quand on a pas de réseau ! » ?

Je vous le demande.

De fait, ne pouvant depuis peu plus me cacher derrière l’excuse du boulot trop stressant et énergivore qui m’empêche de créer ce blog dont je rêve depuis toujours, je suis face à moi-même – et un défi de taille : réaliser ce rêve.

Il n’y a que moi, mes dix petits doigts, et l’administrateur WordPress que je contacterai sous peu car je ne parviens pas à ajouter mon compte Instagram à ma page, qui pouvons faire en sorte que cette chimère devienne une douce réalité dans laquelle tout un chacun pourra trouver un peu de réconfort, de joie – de bonheur, en somme.

Ici, il y aura des mots, donc. Les miens. Ceux qui forment des petites bulles de pensées dans mon cerveau et que je prends un plaisir fou à faire danser.
Il y aura des images, qui j’espère vous plairont autant à contempler que j’ai à les créer.
Il y aura des conseils, des bons plans, des recettes, de l’humour, de la nostalgie, de l’introspection.

Et, je l’espère, il y aura vous, mes lecteurs.
N’hésitez pas à vous manifester, avec un like, un commentaire, un partage, que sais-je !

Vous savez, ouvrir un blog, c’est un peu comme organiser sa soirée d’anniversaire.

Imaginez la scène.
Vous êtes allée chez le coiffeur, vous vous êtes fait épilée, vous avez dépensé 210 euros chez New Look, vous avez accroché au mur des guirlandes lumineuses disant JOYEUX ANNIVERSAIRE, vous avez coupé des carottes en bâtonnets et fait une sauce maison  avec du fromage blanc et de la ciboulette, vous avez verni vos plus neufs souliers, vous avez fait 7 abdos pour être la mieux gaulée possible, amoureusement confectionné des playlists de 124 heures pour ambiancer tout le monde, vous avez même passé l’aspirateur. Vous avez tout donné dans l’organisation de cette fête. Et personne ne vient.

Ouvrir un blog, c’est un peu comme organiser sa soirée d’anniversaire, donc.
Sauf que l’on envoie l’invitation à l’Humanité.
Et que le moment où l’on sait que c’est un échec, ça n’est pas à 22h (ni à 5 heure du mat’, pour les plus optimistes). Non, ce moment n’a pas de date, pas de créneau horaire. Ce moment est diffus, il dure, se prolonge en vous, coule dans vos veine et ne vous quitte plus. Jamais.

Ce qui reboucle habilement avec ma théorie de la procrastination, de l’estime de soi et de tout le tintouin.

Vous avez l’adresse, j’ai la bouffe et l’ivresse, ensemble, faisons en sorte de danser jusqu’au bout de la nuit.

Qui sait, peut-être irons-nous, main dans la main, les yeux plein d’étoiles, nous noyer dans les paillettes de Bloggywood !